dimanche 22 juin 2008

Coup de Gueule

Je me demande à quoi ça peut bien servir de mettre sur ce blog ce que je trouve si personne n'y vient! Au final, moi je suis seule et personne ne m'aide!!!!!!!!
Et dans deux jours faut que je me démerde à l'oral!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!


Je suis bien contente si ce blog a aidé d'autres latinistes que ceux auxquels je pensais. J'avais l'intention d'effacer tous mes messages après l'oral, mais puisqu'ils peuvent être utiles à d'autres, je les laisse. J'en ai fini avec le latin, mais j'espère que ce blog aidera d'autres encore!!!

samedi 21 juin 2008

Didon ravagée par la passion

Uritur infelix Dido, totaque uagatur
urbe furens, qualis coniecta cerua sagitta,
quam procul incautam nemora inter Cresia fixit
pastor agens telis, liquitque uolatile ferrum
nescius; illa fuga siluas saltusque peragrat
Dictaeos; haeret lateri letalis arundo.
Nunc media Aenean secum per moenia ducit,
Sidoniasque ostentat opes urbemque paratam;
incipit effari, mediaque in uoce resistit;
nunc eadem labente die conuiuia quaerit,
Iliacosque iterum demens audire labores
exposcit, pendetque iterum narrantis ab ore.
Post, ubi digressi, lumenque obscura uicissim
luna premit suadentque cadentia sidera somnos,
sola domo maeret uacua, stratisque relictis
incubat, illum absens absentem auditque uidetque;
aut gremio Ascanium, genitoris imagine capta,
detinet, infandum si fallere possit amorem.
Non coeptae adsurgunt turres, non arma iuuentus
exercet, portusue aut propugnacula bello
tuta parant; pendent opera interrupta, minaeque
murorum ingentes aequataque machina caelo.

Traduction :

La malheureuse Didon brûle, et erre telle une folle à travers la ville;
on dirait une biche, atteinte par surprise dans les bois de Crète
par la flèche d'un berger, qui de loin la poursuit de ses traits,
et qui, sans s'en rendre compte, l'a blessée de sa pointe ailée :
la biche s'enfuit et parcourt les forêts et les taillis de Dicté,
tandis que le trait mortel reste fiché dans son flanc.
Tantôt elle emmène avec elle Énée au centre des remparts,
lui montrant fièrement les richesses de Sidon et une ville toute prête.
Elle commence à parler, puis s'interrompt au milieu d'une phrase.
Tantôt, à la tombée du jour, elle veut renouveler le banquet précédent,
et, dans son délire, exige de réentendre le récit des épreuves d'Ilion,
et à nouveau reste suspendue aux lèvres du conteur.
Enfin, lorsque tous ont pris congé, qu'à son tour la lune pâlit
et perd de son éclat, que des astres qui s'effacent invitent au sommeil,
seule, dans sa demeure vide, elle se lamente, et se pose sur les lits désertés.
Sans le voir, bien qu'absent, elle l'entend et le voit, ou bien, séduite
par sa ressemblance avec son père, elle retient Ascagne sur ses genoux,
comme si elle pouvait s'abuser sur un amour inavouable.
Les tours commencées cessent de s'élever; la jeunesse de s'exercer
aux armes; et tant dans le port que sur les travaux de défense
règne un calme total : les travaux interrompus restent en suspens :
hautes murailles menaçantes, et machines dressées jusqu'au ciel.

http://www.t-kap.com/corrige.php?id_question=910

L'avertissement de Laocoon

Primus ibi ante omnis, magna comitante caterua,
Laocoon ardens summa decurrit ab arce,
et procul: 'O miseri, quae tanta insania, ciues?
Creditis auectos hostis? Aut ulla putatis
dona carere dolis Danaum? Sic notus Ulixes?
aut hoc inclusi ligno occultantur Achiui,
aut haec in nostros fabricata est machina muros
inspectura domos uenturaque desuper urbi,
aut aliquis latet error; equo ne credite, Teucri.
Quicquid id est, timeo Danaos et dona ferentis.'
Sic fatus, ualidis ingentem uiribus hastam
in latus inque feri curuam compagibus aluum
contorsit: stetit illa tremens, uteroque recusso
insonuere cauae gemitumque dedere cauernae.
Et, si fata deum, si mens non laeua fuisset,
impulerat ferro Argolicas foedare latebras,
Troiaque, nunc stares, Priamique arx alta, maneres.

Traduction :

Lors, en tête d'une importante troupe qui l'escorte,
Laocoon dévale, tout excité, du sommet de la citadelle, et de loin s'écrie :
'Malheureux, quelle est cette immense folie, mes amis ?
Croyez-vous les ennemis partis ? Pensez-vous que des Danaens
un seul présent soit exempt de pièges ? Ne connaissez-vous pas Ulysse ?
Ou bien des Achéens sont enfermés et cachés dans ce cheval de bois,
ou bien cette machine a été fabriquée pour franchir nos murs,
observer nos maisons, et s'abattre de toute sa hauteur sur la ville,
ou bien elle recèle un autre piège : Troyens, ne vous fiez pas au cheval.
De toute façon, je crains les Danaens, même porteurs de présents.'
Et cela dit, de toutes ses forces il fait tournoyer une longue pique
vers le flanc du monstre et son ventre courbe fait de poutres jointes.
Elle s'y fiche en vibrant, les côtés en sont ébranlés,
tandis que résonnent et gémissent ses profondes cavernes.
Sans les arrêts des dieux, sans l'aveuglement de nos esprits,
il nous eût poussé à profaner de nos lances les cachettes des Argiens,
Troie maintenant serait debout, et tu subsisterais, altière citadelle de Priam !


Commentaire du texte ici :
http://remacle.org/bloodwolf/faulx/Virgile/1virg4.htm

L'accueil de Didon

Obstipuit primo aspectu Sidonia Dido,
casu deinde uiri tanto, et sic ore locuta est:
'Quis te, nate dea, per tanta pericula casus
insequitur? Quae uis immanibus applicat oris?
Tune ille Aeneas, quem Dardanio Anchisae
alma Venus Phrygii genuit Simoentis ad undam?

Didon rappelle alors qu'elle a connu Troie et le troyen Teucer, réfugié chez son père Bélus à Sidon

Quare agite, O tectis, iuuenes, succedite nostris.
Me quoque per multos similis fortuna labores
iactatam hac demum uoluit consistere terra.
Non ignara mali, miseris succurrere disco.'
Sic memorat; simul Aenean in regia ducit
tecta, simul diuom templis indicit honorem.
Nec minus interea sociis ad litora mittit
uiginti tauros, magnorum horrentia centum
terga suum, pinguis centum cum matribus agnos,
munera laetitiamque dii.
At domus interior regali splendida luxu
instruitur, mediisque parant conuiuia tectis:

Traduction :

Didon la Sidonienne reste d'abord interdite en voyant le héros,
puis, devant tant de malheur, elle ouvre enfin la bouche :
"Fils de déesse, quelle fatalité te poursuit, dans de tels dangers !
Quelle puissance te jette sur ces rivages inhospitaliers ?
Tu es bien Énée, ce fils que donna au Dardanien Anchise
la douce Vénus, près du cours du Simoïs, en Phrygie ?

Allons donc, jeunes gens, entrez dans notre demeure.
À travers mille épreuves semblables, la fortune m'a ballottée
moi aussi, et a voulu finalement que je me fixe sur cette terre.
Sans ignorer le malheur, j'apprends à venir en aide aux malheureux".
Après avoir évoqué ces souvenirs, elle introduit Énée dans le palais royal
et décrète en même temps des cérémonies aux dieux dans les temples.
Entre-temps, elle n'omet pas d'envoyer aux compagnons d'Énée,
sur le rivage, vingt taureaux, une centaine d'énormes porcs,
à l'échine hérissée de poils, cent agneaux dodus avec leurs mères,
présents offerts en manifestation de joie pour cette journée.
L'intérieur de la splendide demeure est paré avec un luxe royal,
et dans le palais se déroulent les préparatifs d'un festin :


http://www.t-kap.com/corrige.php?id_question=415

samedi 7 juin 2008

L'assassinat de Jules César, Suétone

(1) Assidentem conspirati specie officii circumsteterunt, ilicoque Cimber Tillius, qui primas partes susceperat, quasi aliquid rogaturus propius accessit renuentique et gestu in aliud tempus differenti ab utroque umero togam adprehendit: deinde clamantem: "Ista quidem uis est!" alter e Cascis auersum uulnerat paulum infra iugulum.

(2) Caesar Cascae brachium arreptum graphio traiecit conatusque prosilire alio uulnere tardatus est; utque animaduertit undique se strictis pugionibus peti, toga caput obuoluit, simul sinistra manu sinum ad ima crura deduxit, quo honestius caderet etiam inferiore corporis parte uelata.

(3) Atque ita tribus et uiginti plagis confossus est uno modo ad primum ictum gemitu sine uoce edito, etsi tradiderunt quidam Marco Bruto irruenti dixisse: kai su teknon; exanimis diffugientibus cunctis aliquamdiu iacuit, donec lecticae impositum, dependente brachio, tres seruoli domum rettulerunt.

(4) Nec in tot uulneribus, ut Antistius medicus existimabat, letale ullum repertum est, nisi quod secundo loco in pectore acceperat.

(5) Fuerat animus coniuratis corpus occisi in Tiberim trahere, bona publicare, acta rescindere, sed metu Marci Antoni consulis et magistri equitum Lepidi destiterunt.

Traduction

(1) Lorsqu'il s'assit, les conjurés l'entourèrent, sous prétexte de lui présenter leurs hommages. Tout à coup Tillius Cimber, qui s'était chargé du premier rôle, s'approcha davantage comme pour lui demander une faveur; et César se refusant à l'entendre et lui faisant signe de remettre sa demande à un autre temps, il le saisit, par la toge, aux deux épaules. "C'est là de la violence," s'écrie César; et, dans le moment même, l'un des Casca, auquel il tournait le dos, le blesse, un peu au-dessous de la gorge.

(2) César, saisissant le bras qui l'a frappé, le perce de son poinçon, puis il veut s'élancer; mais une autre blessure l'arrête, et il voit bientôt des poignards levés sur lui de tous côtés. Alors il s'enveloppe la tête de sa toge, et, de la main gauche, il en abaisse en même temps un des pans sur ses jambes, afin de tomber plus décemment, la partie inférieure de son corps étant ainsi couverte.

(3) Il fut ainsi percé de vingt-trois coups: au premier seulement, il poussa un gémissement, sans dire une parole. Toutefois, quelques écrivains rapportent que, voyant s'avancer contre lui Marcus Brutus, il dit en grec: "Et toi aussi, mon fils!" Quand il fut mort, tout le monde s'enfuit, et il resta quelque temps étendu par terre. Enfin trois esclaves le rapportèrent chez lui sur une litière, d'où pendait un de ses bras.

(4) De tant de blessures, il n'y avait de mortelle, au jugement du médecin Antistius, que la seconde, qui lui avait été faite à la poitrine.

(5) L'intention des conjurés était de traîner son cadavre dans le Tibre, de confisquer ses biens , et d'annuler ses actes: mais la crainte qu'ils eurent du consul Marc-Antoine et de Lépide, maître de la cavalerie, les fit renoncer à ce dessein.

Ode d'Horace

Dulce et decorum est pro patria mori:
mors et fugacem persequitur uirum
nec parcit inbellis iuuentae
poplitibus timidoue tergo.


Virtus, repulsae nescia sordidae,
intaminatis fulget honoribus
nec sumit aut ponit securis

arbitrio popularis aurae.


Virtus, recludens inmeritis mori
caelum, negata temptat iter uia
coetusque uolgaris et udam
spernit humum fugiente pinna.

Il est doux et beau de mourir pour la patrie. La Mort poursuit le fuyard et n'épargne ni les jarrets ni le dos timide d'une lâche jeunesse. La Vertu ignore les honteux affronts, elle brille d'honneurs immaculés; elle ne prend ni ne dépose les haches au gré du souffle populaire. La Vertu, fermant le ciel à ceux qui ont mérité de ne point mourir, y monte par des voies inconnues; elle fuit avec dédain, d'une aile rapide, les vulgaires multitudes et la terre fangeuse.


dimanche 25 mai 2008

L'Age d'Or de Tibulle, [suite]

"Elegies"

Quam bene Saturno vivebant rege, priusquam
tellus in longas est patefacta vias!
Nondum caeruleas pinus contempserat undas,
effusum ventis praebueratque sinum,
nec vagus ignotis repetens compendia terris
presserat externa navita merce ratem.
Illo non validus subiit juga tempore taurus,
non domito frenos ore momordit equus,
non domus ulla fores habuit, non fixus in agris
qui regeret certis finibus arva, lapis;
ipsae mella dabant quercus, ultroque ferebant
obvia securis ubera lactis oves.
Non acies, non ira fuit, non bella, nec ensem
immiti saevus duxerat arte faber.

traduction littérale

Comme on vivait bien sous le règne de Saturne avant que la terre ne soit ouverte en de longues routes!
Maintenant sous Jupiter maître, ce sont toujours des meurtres et des blessures, aujourd'hui, c'est la mer, de sont mille chemins qui vous mènent à la mort( soudaine).
Le bateau en pin n'avait pas encore méprisé les eaux bleu sombre de la mer et n'avait pas encore présenté avec épanchement l'arrondi de sa voile aux vents.
Et le marin errant, cherchant sans cesse des profits en ces terres inconnues n'avait pas chargé son bateau au moyen de marchandises étrangères.
En ce temps là, le taureau robuste ne pénétra pas sous le joug d'un attelage.
Le cheval ne mordit pas le frein de sa bouche domptée, aucune maison n'eut de porte, il n'y eut aucune pierre fichée qui définirait les frontières précises des champs.
Les chênes donnaient d'eux-mêmes du miel, et les brebis venant à la rencontre des hommes insouciants leur apportaient spontanément leurs mamelles pleines de lait.
Il n'y eut pas d'armée, pas de colère, pas de guerre et le cruel forgeron n'avait pas façonné d'épée de son art brutal.

amorce de commentaire:

(1): tournure exclamative et image de l'autarcie

(2):parallélisme entre Saturne et Jupiter*.
viae: les routes, synonymes de dangers, ouvertures de ce monde replié sur lui même.
[*mythe: Saturne a détrôné son père et a obtenu de Titan don frère le droit de régner. Réa cache Jupiter son enfant pour ne pas qu'il soit dévoré par Saturne et fait avaler à ce dernier une pierre. Jupiter plus grand chasse Saturne en Italie . (pour plus de détails cf Wikipédia )]

(3): le bateau: métonymie, toujours cette image d'autarcie, pas d'échanges.

Tibulle décrit l'âge d'Or par inversion avec ce qu'il connait.
Il n'est pas un plagiaire 'Ovide ou de Virgile, il reprend une même matière, un même thème mais à sa manière.
Tibulle était gravement malade quand il a écrit cette plainte, élégie. Il sagit dune façon de se souvenir de manière métaphorique de ce qui était bien sa vie ( nostalgie )
C'est le symbole d'une jeunesse heureuse et du temps perdu.
Les fameuses "viae"--> peut-être le chemin qu'il a emprunté pour aller à son maître.

[ mes quelques déambulations sur la toile m'ont fait découvrir ce site qui propose une autre version et un commentaire détaillé de ce texte.
Je ne sais pas si ce texte de l'âge d'Or sera choisi pour la liste du bac, en tout cas, il est en ligne, il y a mtière à commenter, c'est rassurant ]