lundi 10 mars 2008

L'Age d'or selon Ovide

OVIDE : Publius Ovidius Naso est né à Sulmone, dans une famille équestre. Il fit de brillantes études de rhétorique, mais se consacra à la poésie, tout en se répandant dans le monde. Il écrivit beaucoup de poésies amoureuses, les Amours, les Héroïdes (des héroïnes de la légende écrivent à ceux qu'elles aiment, l'art d'Aimer. Après ces oeuvres de jeunesse, il écrit Médée, une tragédie, les Métamorphoses et les Fastes, sorte de calendrier des fêtes et du culte. En 8 P.C.N.(??), Ovide est exilé à Tomes, au bord de la Mer Noire pour une raison restée obscure. Il mourut en exil. Ce malheur lui a arraché des plaintes sincères qui s'expriment dans les Tristes et les Pontiques.

Latin :

Aurea prima sata est aetas, quae vindice nullo,
Sponte sua, sine lege, fidem rectumque colebat.
Poena metusque aberant nec verba minantia fixo
Aere legebantur, nec supplex turba timebat
Iudicis ora sui, sed erant sine vindice tuti.
Nondum caesa suis, peregrinum ut viseret orbem,
Montibus in liquidas pinus descenderat undas
Nullaque mortales praeter sua litora norant.
Nondum praecipites cingebant oppida fossae;
Non tuba directi, non aeris cornua flexi,
Non galea, non ensis erat; sine militis usu
Mollia securae peragebant otia gentes.
Ipsa quoque immunis rastroque intacta nec ullis
Saucia vomeribus per se dabat omnia tellus;
Contentique cibis nullo cogente creatis
Arbuteos fetus montanaque fraga legebant
Cornaque et in duris haerentia mora rubetis
Et quae deciderant patula Iovis arbore glandes.
Ver erat aeternum placidique tepentibus auris
Mulcebant zephyri natos sine semine flores.
Mox etiam fruges tellus inarata ferebat
Nec renovatus ager gravidis canebat aristis;
Flumina iam lactis, iam flumina nectaris ibant
Flavaque de viridi stillabant ilice mella.
Ovide, Les Métamorphoses, I, vesr 89-112


Il fut d'or, le premier âge à naître : sans vengeur, sans contrainte, sans lois, il respectait la bonne foi et la droiture. Point de châtiment ni de crainte; on ne lisait pas de mots menaçants sur des tables de bronze et la foule suppliante ne craignait pas le visage de son juge; sans protecteur, les gens étaient en sécurité.Alors, le pin n'avait pas encore été abattu dans ses montagnes et n'était pas descendu sur les flots marins pour visiter un monde étranger; les mortels ne connaissaient de rivages que les leurs; des fossés pentus n'entouraient pas encore des places fortes; point de trompette droite, point de cor à l'airain courbé, pas de casque ni d'épée : sans l'aide du soldat, les tribus passaient sans risque de doux loisirs.La terre aussi, dispensée de toute obligation, sans être touchée par le hoyau, ni blessée par des araires, donnait tout d'elle-même. Satisfait des aliments produits sans aucune contrainte, l'homme cueillait les fruits de l'arbousier, les fraises des montagnes, les cornouilles, les mûres attachées aux ronces épineuses et les glands tombés de la large frondaison de l'arbre de Jupiter. Un printemps éternel ! Les zéphyrs paisibles caressaient de leur souffle tiède les fleurs nées sans semis. Bien vite, même, la terre vierge portait des moissons et le champ en jachère blanchissait de lourds épis. Là, des fleuves de lait, là, des fleuves de nectar; des gouttes de miel blond tombaient de l'yeuse verdoyante.

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