1 Les Géorgiques
Latin :
Ante Jovem nulli subigebant arva coloni ;
ne signare quidem aut partiri limite campum
fas erat : in medium quaerebant ; ipsaque tellus
omnia liberius, nullo poscente, ferebat.
Ille malum virus serpentibus addidit atris
praedarique lupos jussit pontumque moveri,
mellaque decussit foliis ignemque removit
et passim rivis currentia vina repressit,
ut varias usus meditando extunderet artes
paulatim, et sulcis frumenti quaereret herbam
et silicis venis abstrusum excuderet ignem.
Tunc alnos primum fluvii sensere cavatas ;
navita tum stellis numeros et nomina fecit
Pleiadas, Hyadas, claramque Lycaonis Arcton.
Tum laqueis captare feras et fallere visco
inventum et magnos canibus circumdare saltus ;
atque alius latum funda jam verberat amnem
alta petens, pelagoque alius trahit umida lina.
Tum ferri rigor atque argutae lammina serrae
(nam primi cuneis scindebant fissile lignum) ;
tum variae venere artes. Labor omnia vicit
improbus et duris urgens in rebus egestas.
Virgile, Géorgiques, I, vers 125 à 146
Avant Jupiter, aucun paysan ne travaillait les champs ; on n'avait pas même le droit de marquer d'une borne ou de délimiter par un santier un champs : ils cherchaient à mettre en commun ; et la terre elle-même apportait tout librement, sans que personne le réclame. Celui-ci ajouta le poison néfaste au noir serpent et ordonna aux loups de s'attaquer aux proies et à la mer de s'agiter, il fit tomber le miel des feuilles et enleva le feu, et il arrêta les flots de vin coulants dans les fleuves un peu partout, afin de faire naître peu à peu les différents arts en aiguisant les besoins, et de faire chercher la tige de blé dans les sillons, et de faire jaillir le feu caché des veines de la pierre. Alors les fleuves sentirent les premiers bâteaux creux ; le navigateur donna des noms et des nombres aux étoiles : les Pléiades, les Hyades et l'illustre Grande Ourse. On imagina d'attraper les bêtes avec des filets, de piéger avec de la glu et d'entourer les grands bois avec des chiens ; et le premier frappe désormais le grand fleuve avec son filet en gagnant les grandes eaux ; et l'autre traîne des lignes humides sur la haute mer. Alors on utilisait la dureté du fer et la lame de la scie stridente (les premiers hommes fendaient le bois endre avec des coins) ; alors vinrent les différents arts. Un labeur acharné et le besoin pressant dans des moments difficiles ont vaincu tous les obstacles.
jeudi 24 avril 2008
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